Mise en scène Agnès Bourgeois
en collaboration avec l’équipe artistique
Scénographie Didier Payen
Costumes Laurence Forbin
Lumières Sébastien Combes
Musique Fred Costa, Frédéric Minière
Chant Camille Brault
avec Agnès Bourgeois, Fred Costa, Xavier Czapla, Corinne Fischer, Muranyi Kovacs, Guillaume Laîné, Frédéric Minière
Administration-production Claire Guièze
Production-diffusion Valérie Teboulle
Production Terrain de Jeu, avec le soutien d’Anis Gras et du Hublot à Colombes
Cet opus a été créé au Hublot à Colombes 8 au 11 avril 2014 / Anis Gras – Arcueil 23 au 26 avril 2014
à TABLE!
Fantasme allégorique de communauté idéale, la réunion d’individus dans cet espace-temps symbolique a de tous temps nourri les imaginaires. Depuis la figure de Dionysos, littéralement né – selon la version orphique – de sa propre chair mise à cuire en morceaux, à la cérémonie moderne du repas familial en passant par la Cène, Shakespeare, Lewis Carroll ou Bunuel, les mots, actes, images et règles associés à la table déclinent quelques-uns des mythes fondateurs de la culture européenne.
Sur ce préalable scénographique et dramaturgique, Agnès Bourgeois, metteur en scène et directrice de la compagnie Terrain de jeu, a choisi d’explorer cette polysémie au traversde cinq courtes pièces baptisées Opus. L’Opus 0, Traces d’Henry VI, questionnait la place de la table dans l’Etat et dans la famille à partir de la pièce de Shakespeare. L’Opus 1, intitulé Etant donné,se concentrait sur le triangle mère-père-enfant autour d’une table devenue corps vivant. L’Opus 2 se tourne délibérément vers la démesure, et tente l’expérience de la dévoration.
Comme la précédente, cette pièce ne s’appuie pas sur un texte préalable mais fait l’objet d’une écriture globale. On partira des corps parlants, raffinés et policés, que l’on s’emploiera par la répétition et l’insistance à faire déborder afin de faire entendre les pulsions refoulées dans le langage. Les costumes jouent paradoxalement au-dessus sur le raffinement de la nudité et sur la bestialité en dessous de la table. Sont également convoqués la musique et le son, essentiels pour aller chercher du côté des grognements intérieurs et s’aventurer, au-delà des mots, vers la transe.
Autour de la table large et haute comme une table d’opération, à hauteur de poitrine ou à hauteur d’ogre et qui pourra devenir également un radeau de la Méduse, on mange et on mastique. Parmi le corpus de textes convoqué mais non nécessairement entendus : récits de la mythologie et des contes, ironie implacable de la Modeste Proposition concernant les enfants des classes pauvres de Jonathan Swift, scènes du Titus Andronicus de Shakespeare, de Dante, de Pessoa, recettes pour accommoder et déguster les viande.